Quel périple pour enfin arriver à Aréquipa!
D'abord 8 heures d'avion à
partir de Toronto, arrivé à Lima aux
petites heures du matin devant un hôtel
qui a l'air inhabité. Une chance que le chauffeur de taxi réveille la jeune préposée qui nous
ouvre la porte sur une chambre où se trouve trois
carcasses de grosses coquelles. En plus du bruit de la rue, la nuit sera fort
courte. Et que dire de la suivante! Seize heures dans un autobus à priori très
confortable mais qui tangue dans des courbes qui n'en finissent plus. Mal de cœur assuré pour moi ! Par chance, les
gars s'en tirent mieux et arrivent relativement frais à Aréquipa.
Habits traditionnels colorés |
La routine du voyage s'installe rapidement:
organiser notre transport et trouver un endroit ou dormir. Nous partirons pour
Cabanaconde à 3 heures du matin, seul départ possible. Nous voyageons en basse saison et les départs sont
moins fréquents; les touristes aussi! La visite d'un grand monastère nous réconcilie
avec le voyage et permet d'oublier la fatigue. Nous dégustons également
un fruit savoureux, très rouge, avec une pelure verte à écailles pour quelques sous chacun.
Nous partons à la noirceur et
montons les montagnes les unes après les autres zigzaguant et en tanguant d'un bord et de l'autre. Échaudée de l'expérience de
la veille, j'observe le paysage et ne ferme pas l'œil. C'est magnifique! (ce sera mon mot fétiche pour le
voyage...). La mine qui émerge de la noirceur comme une étincelle de lumière est imposante. Les
phares des camions que nous suivons, dépassons
et croisons le sont d’autant plus. Nous
monterons jusqu'à 5 000 mètres avant de redescendre sur l'autre versant. Tôt le matin, la
température descend drastiquement dans le bus. Dans son rêve,
Alexandre croit que c'est l'air climatisé qui est trop intense!
Nous arrivons à Cabanaconde plus
tard que prévu puisque le bus s'arrête à tous les instants pour embarquer ou déposer un
villageois ou une villageoise. Les habits de ces dernières sont souvent
un mélange de tradition et de modernité. Je suis fascinée et je me verrais
passer quelques temps dans la région pour en faire le sujet d'un photoreportage: je rêvasse!
Nous arrivons tout de même un peu exaspérés par le manège.
Auberge colorée et sympatique |
L'auberge qui nous accueille est charmante et
l'aubergiste l'est tout autant. Il est jamaïcain. Il offre
quelques semaines de son temps comme employé. Il nous accueille
avec le sourire, un bon anglais et même un peu de français; tout
en blaguant sur l'affiche Tom Hortons. Nous logeons dans un dortoir confortable
à six lits, le resto sert une pizza sur feu de bois savoureuse et le
petit déjeuner est servi sur la terrasse avec vue sur les montagnes. De plus,
il inclut un œuf et des crêpes pour
les estomacs de nos deux ados. Nous sentons que nous atterrissons réellement
depuis notre départ trois jours auparavant. Nous avons quelques heures pour aller voir
les condors, oiseaux rares de la région. Nous sommes chanceux d’en
observer trois! Nous anticipons également la marche qui débutera le lendemain. Le canyon semble bien profond…
Départ vers le fond du canyon |
Encouragé par notre hôte, nous quittons
pour une randonnée légèrement plus longue que ce que les touristes font habituellement. Fait
inusité: un chien nous adopte et nous suivra toute la randonnée. Il
aboie même contre les gens que nous croisons. Il est très affectueux et
les gars sont très contents de l'avoir comme compagnon. La descente est abrupte sur 1
000 mètres de dénivelé. Le sol est sec et poussiéreux même si c'est la saison des pluies. Les cactus sont en fleurs. C'est
magnifique! Nous atteignons le fond du canyon et un mignon resto pour le lunch.
Nous nous payons n bon moment de repos avant de poursuivre. Les jambes sont en
compote. Nous sommes le 31 décembre. Nous devons remonter 800 mètres avant
d'atteindre le village de Tapay que nous visons pour la nuit. Un endroit joli,
blotti dans la montagne et le couple qui nous accueille est sympathique. C'est
vraiment dommage que notre espagnol soit si limité parce que
j'aurais aimé en savoir plus sur eux. L'homme de la maison entretien un beau jardin!
Il est aussi bien fier de la douche chaude qu'il nous offre. Un tuyau, le roc
de la montagne et....de l'eau chaude!!! Nous savourons. Tout comme l'énorme steak
d'alpaca qu'ils nous cuisinent, ensemble. Le couple a l'air amoureux, malgré la vie qui n’a certainement pas été douillette et leur âge avancé. C’est magnifique !
Oasis de Sanguale, tout au fond |
En plus du dénivelé, l'altitude a ses
effets. Félix-Antoine se tape un mal de tête. Alexandre n'a pas faim (tout à fait
anormal!!). En plus du dénivelé, de la poussière et de la chaleur, nous sommes crevés. Nous serons
couchés tôt pour le changement d'année!
Félix-Antoine a toujours mal à la tête quand nous débutons la
descente vers l'oasis de Sanguale. Le paysage est impressionnant. Nous
contemplons le sentier qui remonte à Cabanaconde de l'autre côté. Il
semble bien long. Arrivés à l'oasis, nous nous trempons dans les piscines alimentées par
l'eau naturelle des cascades. C'est magnifique! Nous en profitons moins que
nous aurions pu avec Félix-Antoine qui se sent vraiment mal et Alexandre qui n'a pas faim. Les
trois hommes font la sieste pendant que je gribouille un peu. Il y a des
lustres que je n'ai pas fait de dessin. Mon sketch est sommaire mais je me sens
satisfaite.
Trois randonneurs fatigués |
Les plans sont de remonter à Cabanaconde même si nous
aurions pu dormir à
l'oasis. Le confort de l'auberge nous attire. À cause de
nos réservations pré-voyage nous n'avons pas le luxe de passer une nuit de plus dans la région,
malheureusement. La remontée est exténuante pour Félix-Antoine qui a la tête qui veut exploser et un mal de cœur. Ce sera le plus tenace de nous quatre ! Les deux gars avaleront une barre de chocolat et un Gatorade ce
soir-là après avoir dormir trois heures sans interruption. Ils resteront dans leur
chambre jusqu'à 9 heures le lendemain. Alexandre nous dit qu'il a testé les
limites de son corps!!
Nous quittons la région en mi-journée pour
refaire le trajet de bus vers Aréquipa. Nous pensons relaxer un peu et même y passer la
nuit mais apprenons que les bus pour Cusco ne sont…que la nuit ! Nous avons tout
juste le temps de prendre une bouchée au centre-ville. Le plat
traditionnel inclut une soupe et un plat de poulet avec riz. C'est souvent
assez bon mais Stéphane se tanne vite et nous ferons un 'upgrade' de resto rapidement
dans le voyage - au profit de tout le monde puisque les mets sont bien plus
savoureux!! Onze heures de trajet pour Cusco. Encore une fois, je ne dors
pratiquement pas.
Phanie xx
Les suites dans les prochaines semaines!
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