Après l’accueil de Cusco, Huaraz me semble une ville plus impersonnelle. Après huit heures
de route, nous reprenons notre routine de voyageurs : sortie de l’autobus, nous partons à la recherche d’un endroit où dormir. La basse saison semble se faire sentir ici plus qu’ailleurs puisque c’est la première fois du voyage que nous subissons de la vente à pression. Finalement, après plusieurs visites, nous serons les seuls occupants d’un petit hôtel avec une chambre bien propre et une vue sur les montagnes enneigées.
Deuxième étape : trouver un tour
guidé dans les montagnes. Nous somme chanceux. Un
groupe de onze personnes quitte le lendemain pour un treck de quatre jours dans
la Cordilliera Blanca, sur le sentier recommandé dans notre livre de voyage: le Santa Cruz. Nous pouvons ENFIN relaxer
dans un resto à l’ambiance décontractée où nous mangeons un de nos meilleurs repas. Nous dormons très bien cette nuit-là !!
Notre groupe pour le treck est composé de deux québécois à l’université, d’un couple de coréens, de quatre français, d’une allemande et d’un anglais d’Angleterre. Toute une diversité ! Les conversations passeront aisément
du français à l’anglais.
Le treck se déroule en haute altitude, plus de 3 500 mètres au départ pour atteindre 4750 mètres au col le plus haut. Les sommets qui nous entourent sont enneigés à des hauteurs de 5000 à 6000 mètres et bien que nous
soyons bien haut, nous nous sentons bien petits !! Nous montons tranquillement pour la première journée afin de s’adapter aux hauteurs. Nous dormons sous la tente dans un endroit
semi-aménagé,
avec des aires herbeuses et des murets rocheux. Le guide nous apprend qu’en haute saison plus de 200 tentes jalonnent le terrain. Notre groupe
est le seul à l’horizon et il fait un temps magnifique. Au troisième jour de beau temps, le guide nous demandera quelle divinité avons-nous prié pour être aussi chanceux en période de pluie !!
La deuxième
journée nous amène à un lac glaciaire. Les
eaux sont turquoises. Des glaçons flottent à la surface. Un immense glacier s'y jette sur l’autre rive. C’est incroyable et ça valait bien la randonnée ardue ! Anecdote intéressante : le sentier passe par un regroupement d’arbres étranges. Ils ont l’air vieux, et même très vieux. L’écorce est comme des
feuilles de papier très minces, superposées. Il se dégage une tranquillité et une énergie de ce lieu juché dans un désert de roches.
L’altitude a des effets
minimes mais quand même ressentis sur un peu
tout le monde. Pour ma part, l’appétit est réduit et je ne mange
presque pas les jours deux et trois. Je me reprendrai au retour ! La troisième journée reprend avec une courte et abrupte montée
suivie d’une longue et agréable descente. Nous atteignons en effet le point culminant de notre
treck à 4750 mètres.
Il y a un sentiment d’accomplissement. C’est calme. C’est majestueux. Nous
sommes entourés des mêmes pics enneigés mais ils semblent
beaucoup plus près. Je peux voir les détails d’un glacier et me
rappeler quelques notions de mes cours de géographie !
Nous pensions rester plus longtemps à Huaraz mais nous optons finalement pour quelques jours de chaleur au
bord de la mer. Nous visitons tout de même
Chavin, une ruine archéologique, avant de filer
vers la côte. Une chance que nous avions un guide parce
que nous n’aurions vu qu’un amas de pierres anciennes. L’histoire
nous permet de jeter un regard différent,
de voir les détails et de comprendre l’organisation fascinante de la société Inca. Le point fort de cette sortie rapide en bus est notre repas du midi que nous avons pris sur la grande place et fait défaut au groupe qui mangeait dans un resto pour touristes, à trois fois le prix pour des portions faméliques. Notre meilleur repas. Mais nous avons presque manqué le départ du bus, malgré un course aussi vite que possible à plus de 3500 mètres!!!
Nous descendons du bus à Paracas et nous venons de mettre les pieds sur une autre planète. Les polars, les
bas de laine et les pantalons laissent plus à la robe légère et aux petits souliers légers.
Je suis maintenant très fière d’avoir fait ces deux
achats à Lima. Je ne m’en passerais pas ici ! Le clou de notre
séjour est un tour de vélo dans la réserve de Paracas. Nous
y passons la journée à la sillonner, en bord de mer: tantôt sur la plage, tantôt en haut des falaises. Contrairement aux bus de touristes, nous avons
pleine liberté de nos mouvements et
nous en profitons pleinement. Je me sens comme une aventurière !!
Merci la vie !!
Phanie xx
Phanie xx